Hortense, Jacques Expert

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Auteur : Jacques Expert / Editions : Sonatine / Nombre de pages : 347 / Prix : 20e

Genre : Thriller

1993 : Sophie Delalande est folle d’amour pour sa fille Hortense, presque trois ans, qu’elle élève seule. Celle-ci lui permet d’oublier les rapports difficiles qu’elle entretient avec le père de cette dernière, Sylvain, un homme violent qui l’a abandonnée alors qu’elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. « Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. »


2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s’est jamais remise de la disparition d’Hortense. Fonctionnaire au ministère de l’Education, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu’au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c’est sa fille, c’est Hortense. Elle la suit, l’observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d’en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l’objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d’un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu’elle le paraît ?

 

monavis

A l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge, j’ai décidé de sortir Hortense de ma pile à lire. Ce roman y dormait depuis un bon moment et c’était le moment parfait pour enfin le découvrir. J’avais entendu parler d’Hortense grâce au booktubeur Cédrick Armen qui en avait tellement bien parlé. Il avait notamment évoquer la fin qui l’avait laissé sans voix, choqué. Moi qui lis très rarement des thrillers, j’ai de suite été attirée par cette histoire et j’avais vraiment envie de connaître cette fin dont tout le monde parlait. J’ai passé un très bon moment de lecture avec Hortense qui a été addictif. Cependant, la fin ne m’a pas choquée et laissée sans voix comme ça a été le cas pour beaucoup. Je suis donc déçue sur ce point.

En 1993, Hortense, la petite fille de Sophie Delalande est enlevée par son père. Plus de vingt ans plus tard et malgré des recherches poussées, la petite Hortense n’a jamais été retrouvée et sa mère Sophie survit plus qu’elle ne vit réellement depuis ce drame. Mais en 2015, alors qu’elle marche dans la rue, Sophie bouscule une jeune femme et c’est à ce moment que tout va changer. Cette jeune femme, Sophie en est persuadée, c’est Hortense ! Elle l’a reconnue immédiatement et va se mettre à la suivre… Le roman nous raconte comment Sophie va doucement se rapprocher de cette jeune fille et comment un lien va se nouer entre elles, jusqu’au moment de l’ultime vérité.

Avouez que c’est un résumé qui donne envie ! J’ai lu ce roman en deux jours à peine car dès les premières pages, l’auteur parvient à nous happer dans la folie d’une mère démunie qui est persuadée d’avoir retrouvé son enfant. En tant que lecteurs, nous croyons directement Sophie et nous ne doutons plus : c’est bien Hortense. Jacques Expert instaure de suite un climat malsain autour du personnage de Sophie Delalande qui va doucement entrer dans la vie d’Emmanuelle, car c’est comme ça que cette jeune fille se présente à elle. Tous les jours, Sophie se rendra au restaurant où travaille Emmanuelle en espérant créer un contact, une relation avec elle. Emmanuelle se prendra d’affection pour cette dame avec qui elle discute tous les jours, retrouvant en elle cette mère qu’elle n’a jamais eu. Si on pourrait trouver cette relation touchante, il n’en est rien. C’était malaisant. On sent que Sophie n’est pas stable mentalement, on sent qu’elle s’installe dans la vie d’Emmanuelle comme un parasite qui va prendre de plus en plus de place. Là-dessus, l’auteur réussit tout à fait son effet ! C’est cet aspect du roman que j’ai préféré : le sentiment de malaise qui nous habite et qui rend cette lecture addictive. On a toujours envie d’en savoir plus.

L’alternance des points de vue est très intéressante. On suit à la fois Sophie et Emmanuelle et nous avons donc leurs deux visions sur cette relation naissante entre les deux femmes. J’ai adoré avoir le point de vue d’Emmanuelle qui, si elle paraît touchée au départ, va vite déchanter et se rendre compte qu’il n’est pas normal de s’attacher si rapidement à une inconnue qui, en plus, semble lui cacher des choses. Le doute s’installe au fur et à mesure et la tension monte crescendo.

Tout allait bien jusque-là. Ma lecture était haletante, malaisante, addictive : tout ce qu’on attend d’un thriller et encore plus quand on en lit pratiquement jamais. J’étais vraiment à fond dans cette histoire. Puis vient le dénouement, balancé en cinq lignes à peine, sans épilogue. Une fin qui était censée me laisser sans voix, me laisser sous le choc. Malheureusement, l’auteur nous jette ça à la figure de manière si abrupte et si rapide que l’effet retombe immédiatement. Alors oui, c’est surprenant. Oui, je ne m’attendais pas à ce final, c’est vrai. Mais ça ne m’a pas étonnée comme c’était censé arriver. La manière dont la fin nous est livrée gâche tout l’effet de surprise. C’est trop rapide. Pire, ça nous laisse avec des questions sans réponses et je déteste ça. On en vient à douter sur la cohérence de certains événements puisque rien ne nous est expliqué à la fin. A mon sens, la maison d’édition et l’auteur auraient dû inclure un épilogue, un chapitre en plus pour nous éclairer.

C’est bien beau de vouloir choquer les lecteurs avec une fin violente et abrupte. Encore faut-il que cette fin serve le reste du récit. Là, c’était un mauvais choix. J’ai quand même passé un bon moment.

troisieme

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