Fais de moi la colère, Vincent Villeminot

colere

Auteur : Vincent Villeminot  / Editions : Les Escales  / Nombre de pages : 275 / Prix : 17,90e

Genre : Contemporain

Le jour où son père, pêcheur de longue date, se noie, Ismaëlle se retrouve seule. Seule, vertigineusement, avec pour legs un métier d’homme et une chair de jeune fille. Mais très vite, sur le lac franco-suisse, d’autres corps se mettent à flotter. Des morts nus, anonymes, par dizaines, par centaines, venus d’on ne sait où – remontés des profondeurs de la fosse. C’est en ces circonstances qu’Ismaëlle croisera Ezéchiel, fils d’un « Ogre » africain, qui a traversé les guerres du continent noir et vient sur ces rives affronter une Bête mystérieuse.

monavis

Je connaissais Vincent Villeminot pour ses romans young adult (notamment Les pluies que j’avais commencé). J’ai été intriguée par Fais de moi la colère, son premier roman en littérature générale. C’est pour cette raison que j’ai choisi ce roman parmi ceux de la Rentrée Littéraire des éditions Les Escales. Je les remercie encore pour cette proposition.

Ismaëlle se retrouve rapidement seule après la mort de son père qui était pêcheur. C’est avec difficulté qu’elle doit reprendre l’activité de son père. C’est sur le lac Leman qu’Ismaëlle va devoir montrer qu’en tant que jeune fille, elle est capable de marcher sur les pas de son père disparu. Fais de moi la colère est l’histoire d’une orpheline qui a grandi trop vite et nous sommes plongés dans le récit de manière assez brutale et qui reflète aussi la plume de Vincent Villeminot dans ce roman : hachée, incisive, urgente mais surtout, pleine de métaphores

Je me suis demandée pourquoi ce titre, Fais de moi la colère. Il s’explique de plusieurs façons je pense. A travers les pages, on ressent la colère d’Ismaëlle face à ce monde cruel qui lui a enlevé ses parents et qui l’a laissée seule, orpheline. C’est pleine de ressentiments et de haine qu’Ismaëlle s’adresse à quelqu’un qu’on ne rencontre que plus tard dans le roman. Sur le lac, des dizaines, des centaines, des milliers de corps flottent sans que personne n’en comprenne la raison. C’est dans ces conditions effrayantes qu’Ismaëlle découvre Ezéchiel, le mystérieux « tu » auquel elle s’adressait dès les premières lignes du roman.

Ezéchiel est le fils d’un dictateur africain et c’est avec sa colère à lui qu’il raconte ce qu’il a vécu et comment il est devenu ce qu’il est à Ismaëlle qui l’écoute attentivement, admirative. Avec l’arrivée d’Ezéchiel vient aussi celle qu’on appelle la Bête. Je me demandais réellement où voulait en venir l’auteur, me doutant de l’aspect métaphorique de ce terme. Sur la quatrième de couverture, on parle de l’influence de Moby Dick ou encore de Léviathans. C’est en faisant quelques recherches que le but et la volonté de l’auteur ont été plus clairs pour moi. Le Léviathan est un monstre mythologique qui peut prendre différentes formes (serpent, dragon, crocodile). Il représente le danger qui pourrait conduire à l’extermination de la Terre. Les récits racontés par Ezéchiel, plutôt flous pour moi au départ, ont commencé à prendre sens. Par ce symbole de la Bête et par bien d’autres, il décrit avec dureté et colère la dureté des Hommes et des horreurs dont il a été témoin.

Le côté très mystique et symbolique des discours d’Ezéchiel m’ont souvent perdue durant ma lecture je vous l’avoue. Je pense même qu’il y a un aspect religieux à tout ça et n’y connaissant rien, j’étais vite larguée bien que ses mots soient intéressants et bien tristement justes à certains moments. J’ai trouvé ce récit très très particulier accompagné d’une écriture qui peut facilement dérouter un lecteur n’étant pas habitué à ce genre de plume (moi, par exemple).

Si à travers ces métaphores et ces symboles l’auteur a su faire passer des messages forts, j’ai eu du mal à rester concentrée et accrochée à ma lecture. Il a été parfois difficile de comprendre ce que je lisais et je pense qu’il faut avoir une certaine connaissance et une certaine maturité pour comprendre toutes les subtilités de cette histoire.

Fais de moi la colère reste néanmoins un roman à découvrir et propose des réflexions intéressantes ! L’écriture de Vincent Villeminot donne une dimension spéciale à ce roman qui mérite d’être lu et étudié pour en comprendre tous les messages. L’auteur m’a perdu à plusieurs reprises mais c’est avec plaisir que j’ai découvert ce dernier dans ce genre qui ne m’était pas familier même si le style très métaphorique du roman a fait de cette lecture une lecture parfois difficile.

J’ai du mal à noter ce roman comme je le fais d’habitude avec des étoiles. Je dirais que c’était une lecture déroutante avec une plume maîtrisée mais très imagée. 

SORTIE EN LIBRAIRIE LE 30 AOÛT

 

3 commentaires sur « Fais de moi la colère, Vincent Villeminot »

  1. Woaw.
    D’habitude la rentrée littéraire me laisse assez indifférente, mais cette année, plusieurs œuvres m’ont déjà tapée dans l’œil. Et j’ajoute « Fais de moi la colère » à la liste des « à lire ». Le titre déjà m’attirait, sans lire le résumé, ta chronique me donne envie de plonger dans ce roman, de voyager à travers les pages, et de découvrir cette plume qui t’a donné du fil à retordre ~

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire