Le gang des rêves, Luca Di Fulvio

gang.png

Auteur : Luca Di Fulvio / Éditions : Slatkine & Cie / Nombre de pages : 716 / Prix : 23e

Genre : Contemporain

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt… L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio. Roman de l’enfance volée, Le gang des rêves brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté. Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans. Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du Gang des rêves, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.

monavis

Bon… Vous savez quelle sensation ça fait lorsque l’on a tellement aimé un livre qu’on a peur que notre avis ne soit pas à la hauteur ? Et bien c’est exactement ce que je ressens à l’écriture de cette chronique qui j’espère, saura vous convaincre de lire ce chef d’œuvre qu’est Le gang des rêves. Il est rare qu’une histoire me captive autant et il est d’autant plus rare que je m’attache si fort à des personnages. J’ai visité le New-York des années vingt et je n’avais pas envie de quitter cet univers et ses protagonistes, parce que tout a été extrêmement intense, émouvant et percutant. Je remercie mille fois les éditions Slatkine & Cie, car c’est grâce à eux que j’ai pu découvrir cette histoire.

Cetta, une jeune italienne de quinze ans débarque à New-York avec son bébé dans les bras, bébé né d’un viol. Cetta espère pouvoir commencer une nouvelle vie, meilleure que celle qu’elle avait en Italie où sa mère était extrêmement cruelle avec elle. Malheureusement, le New-York de cette époque est loin d’être aussi beau qu’on le croit, le rêve américain paraît bien lointain pour Cetta qui finira prostituée dans un bordel. A travers ces pages, nous suivons l’évolution de Cetta, mais aussi celle de son fils, rebaptisé Chistmas à leur arrivée en Amérique. Mais pas seulement. En tout, nous faisons connaissance avec quatre personnages, dont les points de vue s’alterneront de chapitres en chapitres. En plus de Cetta et Christmas, il y aussi Ruth, une petite fille juive issue d’une famille riche dont la vie basculera lors de sa rencontre avec Bill, le dernier personnage. Bill, un jeune homme au rire inquiétant, un rire qui reste gravé en vous, qui vous hante et qui cache des choses bien sombres.

Beaucoup parlait de la plume de l’auteur Luca Di Fulvio comme étant cinématographique. J’avais hâte de commencer ce roman également pour cette raison et dès les premières pages, j’ai compris. Sans forcément accabler le lecteur avec des descriptions à n’en plus finir, Luca Di Fulvio parvient à nous montrer ces rues, cette ville. On ne fait pas que l’imaginer, on la voit, on y est. Découvrir le New-York des années vingt a été passionnant. Ce fut un voyage envoûtant au milieu des gangs, des garçons de rues qui tentent chacun de se faire leur place, de s’imposer pour ne pas sombrer. Nous sommes dans les quartiers pauvres où les gamins entre eux sont parfois impitoyables et à la fois très touchants.

Mais le point le plus fort de cet excellent roman c’est évidemment ses personnages. Quelle claque ! Les quatre personnages principaux sont tous aussi intéressants les uns que les autres. Ils sont authentiques, vrais, nuancés avec leur part de lumière et d’obscurité. Je ne veux absolument pas vous en parler plus en détails. Vous devez découvrir ces incroyables personnages sans rien savoir d’eux, vous les apprécierez encore plus. Je vais tout de même faire une exception pour Christmas, qui a été mon préféré. Nous le connaissons bébé et le voyons évoluer tout au long du roman.

 » -M’man…, dit-il à voix basse après de longues minutes.
-Oui ?
-Quand on devient adulte, on trouve que tout est moche ?
Cetta ne répondit rien. Elle regardait dans le vide. Certaines questions n’appelaient pas de réponses, parce que la réponse serait aussi pénible que la question. »

Petit garçon, il invente lui-même un gang dont il se proclame chef ! Il embarquera avec lui son ami Santo dans cette affaire et grâce à son intelligence et son humour, il parviendra à faire parler de lui, parviendra à gagner de l’argent. Chistmas a le talent de faire voir ce qu’il veut que l’on voit, sans pour autant que ce soit la vérité. Il a un talent indéniable pour raconter des histoires et se sort de n’importe quelle situation ! En grandissant il découvrira la vie, l’amitié, l’amour, le travail. Chistmas est incroyable. Malin, drôle, altruiste, romantique. Il restera gravé dans ma mémoire pour longtemps et c’est notamment à cause de lui que je refusais de terminer ce roman. J’ai plutôt mal vécu ma séparation avec ce personnage ! AHAH . La vision qu’il a de l’amour à un si jeune âgeça m’a complètement bouleversée… De petit garçon que l’on trouve attendrissant, il devient un jeune homme que toutes les filles rêveraient d’avoir. Oui, je suis tombée amoureuse, je l’avoue.

Cetta soupira, caressant la mèche blonde de Christmas.
« Tu sais ce que c’est, l’amour ? fit-elle. C’est réussir à voir ce que personne d’autre ne peut voir. Et laisser voir ce que tu ne voudrais faire voir à personne d’autre. »

C’est drôle, car Le gang des rêves m’a fait rencontrer un des plus beau personnage de ma vie, Chistmas, mais aussi un des pires, Bill. Accrochez-vous avec Bill, les chapitres le concernant sont très durs, très violents, choquants et affligeants. Ce personnage m’a donné des frissons. Courage !

Les quatre protagonistes de cette histoire sont différents les uns des autres que ce soit par leur personnalité ou leur classe sociale. Pourtant, ils ont tous un point commun : l’envie de liberté. Tous ont leur rêves et leurs envies et l’espoir les anime tous autant qu’ils sont. Ceci vaut d’ailleurs également pour pleins d’autres personnages que vous rencontrerez lors de votre lecture !

Luca Di Fulvio met en lumière tellement de sujets ! La condition difficile des femmes face aux hommes, la dureté de la vie dans la rue, la pauvreté comparée à la vie riche des gens aisés, l’émergence du théâtre, de la radio, du cinéma et ses dérives, le racisme envers les noirs et les juifs. Tant de choses aussi importantes et intéressantes les unes que les autres, chaque fois traitées avec justesse.

Les 700 pages de ce romans me faisaient peur, je l’avoue. Mais vous verrez qu’en refermant ce livre, vous n’auriez pas dit non pour 200 pages de plus ! Je me souviendrais de cette histoire encore longtemps et Chistmas et tous les autres font désormais partis de moi et me manqueront. Vous devez impérativement lire Le gang des rêves.

manote

18/20


marion

21 commentaires sur « Le gang des rêves, Luca Di Fulvio »

    1. Coucou ! Oh trop bien !!!! J’ai trop hâte de connaître ton avis et j’espère vraiment que tu vas aimer autant que moi. Tu verras, les personnages (surtout Christmas) sont incroyables !

      J’aime

  1. J’en entend tellement parler par une collègue libraire, au moins avec ton avis je sais plus précisément de quoi ça parle !
    Par contre le petit gars s’appelle Chistmas ou Christmas ? parce que tu utilises les deux orthographes 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. Il me donnait déjà très envie quand tu en parlais sur bookstagram… Mais là, je n’ai qu’une envie l’avoir entre les mains! *-* J’espère pouvoir l’avoir d’ici quelques temps. Merci pour cette magnifique chronique que tu nous à fais là! 🙂

    Aimé par 1 personne

  3. Je suis en pleine panne de lecture là mais j’en entends que du bien de ce livre que j’ai dans ma PAL, il me tarde de le découvrir et peut-être que je vais me pencher sur la question dès que j’ai terminé le livre que je suis en train de lire maintenant. J’ai adoré ton avis super construit !

    Aimé par 1 personne

  4. Je te suis sur Instagram et tu en parles beaucoup ! Ce qui m’avait déjà donné envie de le lire. Je dois le dire normalement je ne me fies pas aux avis des lecteurs (un peu mais pas plus que ça en fait) mais là je me dis que pour que tu en parles autant c’est qu’il doit vraiment être top ! En lisant ta chronique j’ai encore plus envie de le lire. Je ne sais pas quand ce sera le cas mais ce sera fait c’est sur. Merci pour cette chronique 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Oui c’est vrai que j’en ai beaucoup parlé ! Mais c’est tellement rare que j’ai un tel coup de cœur que j’avais besoin d’en parler 😁 en tout cas je suis ravie si j’ai pu te donner envie de le découvrir et j’espère vraiment que tu aimeras autant que moi ! ❤

      J’aime

Laisser un commentaire